Belgique: Comment lutter contre le décrochage scolaire?
Depuis la pandémie de Covid en 2020, le confinement a demandé aux jeunes étudiants une adaptation inédite: cours virtuels, absence de contacts sociaux, organisation bousculée ...
En Belgique, on observe un décrochage scolaire de plus en plus alarmant. Fin novembre 2023, après la rentrée de septembre, on évalue à 20 000 le nombre d'élèves en décrochage scolaire, selon La Libre Belgique. Un chiffre en constante augmentation qui nécessite de trouver des solutions en conséquence.
Contexte du décrochage scolaire en Belgique
Quelques chiffres
La pandémie du Covid a laissé des dégâts scolaires considérables. En 2022, les chiffres d'absentéisme ont augmenté de 30 % par rapport à 2021. En 2023, 12 % des élèves quittent l'école sans diplôme.
Des chiffres en augmentation, puisqu'en novembre dernier, seulement après 2 mois d'école, la Fédération Wallonie-Bruxelles évoque 20 000 cas de décrochage scolaire.
Le décrochage scolaire touche principalement l'enseignement secondaire, avec une hausse de 33,5 % depuis fin 2021. Cependant, les chiffres ne prennent pas en compte les jours d'absence justifiés des élèves. Rappelons que l'école est obligatoire jusqu'à 18 ans. En prenant en compte les absences justifiées sous certificat médical, les chiffres explosent et confirment ce constat alarmant. Certains justificatifs médicaux couvrent les étudiants pendant plusieurs mois, voire plus. C'est la région de Bruxelles qui détient le taux de décrochage le plus important, avec 14,8 % des jeunes âgés entre 14 et 18 ans.
Plusieurs raisons poussent les étudiants à décrocher:
- difficultés familiales
- tensions avec l'école
- événements personnels traumatisants
- doutes
- problèmes de santé
Facteurs socio-économiques et culturels
Les jeunes issus de milieux défavorisés sont plus susceptibles de quitter l'école avant l'heure: des problèmes financiers, un manque de soutien à la maison, des barrières linguistiques ou culturelles. Un environnement familial instable peut perturber la scolarité d'un jeune. Un manque d'accompagnement dans leur parcours scolaire et un manque d'informations dans leur orientation peuvent entraîner des difficultés dans leur évolution. Parmi ces jeunes, on compte plus de garçons que de filles quittant l'école.
Dans la région de Bruxelles, on observe un taux d'absentéisme supérieur à la normale. Selon l'Observatoire de la Santé et du Social, un tiers des habitants de Bruxelles ont un revenu qui se situe en dessous du seuil de pauvreté. Les difficultés financières d'une famille peuvent entraîner l'instabilité des étudiants.
Quelles sont les origines du décrochage scolaire?
Les causes profondes
Il existe plusieurs causes liées au décrochage scolaire: un manque de motivation, des problèmes familiaux, des difficultés d'apprentissage, un environnement social défavorable, l'isolement.
Le manque de motivation est une des causes principales. Cela peut venir d'un manque de confiance en soi, une absence d'intérêt pour les cours, un manque de soutien de la part des enseignants ou des parents.
Certains élèves peuvent être frustrés des difficultés qu'ils ont dans certaines matières, ce qui peut entraîner un abandon de l'école. Cela peut être lié à un manque de préparation de la part de l'élève, des troubles d'apprentissage non diagnostiqués, la dyslexie non connue, etc.
Un environnement familial défavorable n'aide pas les jeunes non plus. Par exemple, un enfant issu d'une famille monoparentale ou dont les parents ont des connaissances limitées, peut rencontrer des obstacles dans son parcours scolaire. Tout comme un enfant dont les parents font face à un divorce. Un environnement familial marqué par la violence et des conflits fréquents peut également être un facteur déclenchant du décrochage scolaire.
Le décrochage scolaire peut aussi apparaître au sein de l'école. Les jeunes peuvent être influencés par de mauvaises fréquentations. L'absentéisme peut être provoqué par le harcèlement, une mésentente avec les autres jeunes.
Comment savoir si votre enfant est en décrochage scolaire?
Certains comportement peuvent permettre d'identifier des signes de décrochage scolaire par les enseignants et les parents.
Par exemples:
- des notes en baisse
- aucun engagement en classe
- retard à l’école
- absentéisme fréquent
- difficulté avec l’autorité
- peu d’interactions sociales avec les autres élèves
- syndrome de dépression
Si vous observez un de ces comportements, il est important d’intervenir rapidement pour aider votre enfant.
Les conséquences
Le décrochage scolaire peut entraîner des conséquences à long terme s’il n’est pas pris en charge. Votre enfant peut avoir des troubles du comportement, s’isoler de la société, présenter des troubles de l’alimentation ou des difficultés à trouver un emploi.
Les jeunes en décrochage peuvent avoir des comportement dépressifs
Solutions possibles
Les différentes mesures
Dans la région bruxelloise, afin de combattre le décrochage scolaire, les élèves du secondaire ont accès à des dispositifs d'assistance conçus pour ceux confrontés à un risque d'abandon scolaire. Des financements sont alloués pour soutenir des projets au sein des écoles, visant à mettre en place des mesures préventives.
Le Centre Psycho Médico-Social (CPMS): ce centre accueille les élèves pour discuter de leurs préoccupations autour de leur scolarité, d’éducation, d’environnement familial et social, d’orientation scolaire ou professionnel. Ce lieu d’écoute est mis à disposition tout au long de la scolarité jusqu’à la fin du secondaire. Les équipes sont composées de psychologues, d’assistants sociaux, d’infirmiers et d’un médecin généraliste.
Des médiateurs scolaires sont mis à disposition dans les écoles pour prévenir la violence et le décrochage scolaire. Ils sont externes à l’établissement scolaire et permettent d’écouter les élèves de manière neutre, afin de les aider au mieux. Pour bénéficier d’un médiateur, il faut en faire la demande.
Accrochagescolaire.brussels est une plateforme qui répertorie tous les acteurs et les projets mis en place pour lutter contre le décrochage scolaire en région bruxelloise.
Les services d’accrochage scolaire (SAS) ont pour objectif d’aider les élèves mineurs qui ont quitté l’école, à réintégrer une structure scolaire dans les meilleures conditions possibles. Tout comme le CPMS, les SAS proposent un accompagnement familial.
Les équipes mobiles interviennent à la demande d’un chef d’établissement. Ces équipes interviennent dans plusieurs situations, notamment le décrochage scolaire.
Les Aides en Milieu Ouvert (AMO) sont des services qui interviennent à la demande du jeune et proposent des projets spécifiques.
Pour les étudiants du supérieur, des aides sont également mises en place. Ces informations sont centralisées dans les pôles académiques de chaque province.
Implication des parents
Les parents doivent être attentifs aux signes de décrochage scolaire indiqués plus haut et être proactifs. Plusieurs moyens peuvent prévenir d’un risque de décrochage scolaire.
Inscrire son enfant à des activités extrascolaires peut être une solution pour sociabiliser, se faire des nouveaux camarades dans un contexte bienveillant. Faire des activités extrascolaires permet aux enfants de développer de nouveaux intérêts, de développer des talents cachés.
Les parents peuvent accompagner les enfants à mieux comprendre leur fonctionnement. Ainsi, cela aidera l’enfant à déterminer un profil d’apprentissage, que ce soit visuel, auditif ou kinesthésique. Cela permettra à l’enfant de progresser plus facilement.
Si vous observez une baisse des notes, vous pouvez inscrire votre enfant à des cours de soutien scolaire. Ainsi, votre enfant peut reprendre confiance en ses capacités et développer de meilleures méthodes de travail. Vous pouvez faire appel à des professeurs particuliers, à des plateformes de soutien en ligne et des associations. Il existe également des associations qui proposent du soutien scolaire gratuitement, dans toutes les villes de Belgique.
Bien informer votre enfant sur son orientation. Cela peut être stressant pour un jeune élève de choisir ses spécialités. Pour cela, vous pouvez faire appel à plusieurs acteurs cités plus haut, pour accompagner votre enfant à son orientation. L’écoute est très importante pour connaître ce qu’aime votre enfant, ses envies, les domaines qui l’intéressent, afin de l’orienter vers un parcours qui l’épanouit.
Restez en contact avec l’équipe pédagogique de l’école, pour détecter des signes de perte de motivation chez votre enfant, et trouver des solutions pour qu’il retrouve goût à l’école.
Pour finir, vous pouvez aussi faire appel à un coach de vie, spécialisé en décrochage scolaire. J’en ai fait mon métier aujourd’hui, car j’ai à cœur d’accompagner les élèves en difficultés scolaires, de les guider vers une voie épanouissante afin qu’ils réussissent leur parcours académique. J’utilise une méthode, organisée en plusieurs étapes, établie par Jean-François Michel, en travaillant sur les sept profils d’apprentissage. Cette méthode vise à rendre les jeunes autonomes dans leur apprentissage, en prenant confiance en eux. N’hésitez pas à me contacter, si vous souhaitez en discuter.
Conclusion
Le décrochage scolaire est devenu un fléau en Belgique. Il est important d'être sensible aux signes émis par les jeunes afin d'anticiper le décrochage scolaire. Heureusement, il existe plusieurs solutions pour lutter contre ce phénomène. Il est important d'être attentif pour accompagner au mieux nos enfants à accueillir leur futur de façon plus épanouie et heureuse.